De la bonne mainagiere : à propos de quelques aspects de la vulgarisation dans le Mesnagier de Paris.
Résumé
La définition de la femme idéale – d’un idéal féminin – fait partie de ces sujets inépuisables qui, loin d’être surannés, peuvent nous apporter de précieux indices relatifs à une foule de problématiques au carrefour de multiples disciplines – histoire, littérature, théologie, anthropologie, économie. Nous trouvons en particulier une tentative d’esquisser les contours de la parfaite épouse et ménagère dans le Mesnagier de Paris, qualifiée de « curieuse bible domestique » par Mario Roques , dans lequel un Bourgeois vieillissant, on le sait, s’adresse à la toute jeune femme qu’il vient d’épouser à la fin du XIVe siècle.
« Lui affiert estre tres bonne mainagiere », lit-on chez Christine de Pizan à peine quelques années plus tard, et notre auteur pourrait prendre à son compte cette injonction. Nous sommes d’emblée aux antipodes des scriptoria monastiques : nous sommes en plein cœur des grandes problématiques posées par la « vulgarisation » : elle intéresse autant une rhétorique spécifique adaptée à un public spécial que des matières bien particulières que jamais clerc n’aurait imaginé ériger en objet d’enseignement.
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